La Balance : l’art, l’harmonie, la justice et le goût des autres…

Hé bien voilà… Trop de choix, tue le choix ! En bonne native de la Balance, je n’ai pas su choisir. Ou alors disons que j’ai choisi de ne pas choisir ! J’ai donc retenu un film et une chanson pour parler du signe de la Balance : c’est qu’ils forment un excellent contre-poids l’un à l’autre…

T

out d’abord, le film le goût des autres, d’Agnès Jaoui, dans lequel nous aurons tout le loisir d’explorer le côté obscur de la Balance. Pour contre-balancer, je vous propose ensuite une jolie chanson du répertoire Jazz, let’s call the whole thing off, qui nous parle d’amour bien sûr mais surtout de compromis.
Mais avant cela, quelques traits caractéristiques du signe de la Balance :
  • Sens de la justice, diplomatie, modération, équité. Recherche d’ harmonie, d’ équilibre, de beauté. Capacité à comprendre le point de vue d’autrui, esprit de mesure et de pondération. Sociabilité, altruisme, romantisme, conscience du social. (et pour rappel des caractéristiques d’un signe d’air, cliquez sur le lien).
  • Indécision, conformisme, paresse, dépendance aux autres et au jugement d’autrui, faiblesse de caractère, hypocrisie, et aussi froideur, jugement, manque de spontanéité, snobisme…

 

S

i j’ai bien compris le film, il y est surtout question du dégoût des autres…
« L’ Autre », dans tout ce qui fait sa différence – valeurs, opinions, comportements, goûts esthétiques et sentimentaux, culture, milieux d’appartenance, etc – est immédiatement sanctionné et relégué au statut d’ être inférieur à la compagnie désagréable et au mauvais goût manifeste. Quant à l’amour, n’en parlons pas… tous les personnages le recherchent, peu le trouvent. Mais combien sont prêts à accueillir l’Autre, le soi-disant être aimé, à communiquer sincèrement avec lui et à respecter sa différence sans la dénigrer ? Car dans le fond, les divergences inconciliables des uns et des autres ne sont que des prétextes à des conflits plus profonds : ils montrent l’incapacité totale des personnages à accepter son prochain tout comme les points de vue singuliers. Tout le contraire de l’objectif fondamental de la Balance qui s’efforce, au contraire, d’être juste, impartiale et tente courageusement d’œuvrer à la pacification des rapports humains.  Agnès Jaoui (native de la Balance) nous livre donc une comédie satirique dans laquelle elle raille les défauts du signe. Le signe astrologique de la Balance ayant 2 planètes maîtresses –Vénus et Saturne en exaltation– les personnages peuvent manifester des traits tantôt saturnien, tantôt vénusien.

femme-bacri

je lui trouve des choses magnifiques et elle est jamais d’accord.

C

ommençons par Angélique Castella, la Balance qui a mal tourné (en l’occurrence, du Vénus en négatif). Précisons qu’elle n’en a pas conscience, elle qui se croit tellement mieux que tout le monde. Pourtant, ses défauts crèvent l’écran : paresseuse (elle est décoratrice, mais ne travaille jamais), médisante (avec une prédilection pour les critiques sur le physique – la forme), sans aucun tact (moi, je l’ai jamais aimé ton mari). Et puis bien sûr, cette sorte de sensiblerie à la limite du supportable… Dans le fond, elle n’aime qu’elle-même (et les animaux) et vit repliée dans sa maison « bonbonnière ». Son incapacité à coopérer avec les autres est bien illustrée par cette remarque qu’elle fait à sa belle-sœur concernant la décoration d’intérieur : « Fais-le toi-même ou laisse-moi faire ». Elle impose unilatéralement ses conditions, un comble quand on sait que décorateur est un métier de conseil. On imagine le long chemin qui lui reste à parcourir avant d’aller à la rencontre des autres dans une attitude ouverte et avec l’envie de construire quelque chose à deux…
milieu-artistique-de-paris

c’est moche, c’est nul, c’est pourri

C

ontinuons avec les amis de Clara, la comédienne. Eux incarnent plutôt Saturne en négatif : ils manifestent un net sentiment de supériorité sur la base de leur milieu d’origine, leurs opinions politiques, le raffinement de leur sensibilité artistique, etc. En un mot, ils sont snobs. De plus, ils dépensent beaucoup d’énergie en mondanité en vue « d’exister ». Pour cela, ils sont prêt à toutes les hypocrisies, excellant dans la superficialité des rapports humains. Clara appartient à ce milieu : élitiste, elle se prend trop au sérieux.
desir-des-autres
Elle n’a pas un mauvais fond cependant et s’efforce d’être équitable malgré sa rigidité et la grande exigence esthétique qu’elle s’impose et impose aux autres. En cela, elle est sans doute de ceux qui préfèrent rester seuls que mal accompagnés. Distinguée, subtile, intelligente, classe, elle incarne la face Saturnienne positive de la Balance, la force morale. Pensez à l’allégorie de la Justice, avec sa balance, son glaive et ses yeux bandés : la capacité à trancher, à agir, après avoir porté un jugement mesuré et impartiale. Nous verrons Clara s’opposer à ses amis quand ils se montreront malveillants envers Castella (J-Pierre Bacri), mettant ses sentiments personnels de côté pour que « justice soit faite. » « Le plus dur, c’est de dépendre du désir des autres ». A mes yeux cette phrase résume tout le personnage…et le film, aussi ! 
bacri

The… The.. The…

A

lors Castella, justement, n’est pas du tout Balance. Franc et sans fard, sans arrière-pensée, il ne s’intéresse pas à l’art, pas plus qu’il ne comprend les nuances, sous-entendus et autre 2nd degré. Il ne lui vient pas à l’idée de faire quoi que ce soit pour plaire à qui que ce soit : il poursuit ses objectifs en restant lui-même. C’est la raison pour laquelle il ne fait pas vraiment d’efforts dans ses relations personnelles ou professionnelles, au point que son conseiller désespère de le voir un jour essayer de mettre un peu plus de formes, d’être un peu plus diplomate. Son côté fonceur, colérique, courageux et pragmatique en font plus un personnage « Bélier » , ou tout du moins sous la dominante de Mars.
manie-bien

E

n Vénus positif, nous avons Mani, la serveuse : sociable, arrangeante, attirante, elle s’intéresse sincèrement aux autres et sait se mettre à leur écoute. Elle a du charme mais n’en abuse pas, puisqu’elle possède un contact facile  et naturel avec les gens. Comme beaucoup de tempéraments Balance, elle est mal armée pour affronter la solitude et a besoin de voir du monde, d’avoir de la compagnie. La recherche innée d’harmonie  de la Balance se dirige vers les relations personnelles et c’est sur ce plan-là que Mani est à la fois la plus douée et la plus fragile : si sa vie sociale et riche et bien remplie, sa vie sentimentale est un désert, ce dont elle souffre particulièrement. Car comme le dit Luc Bigé, « la Balance se nourrit des activités culturelles de son milieu, elle atteint la plénitude dans une relation privilégiée avec l’Autre. » (Le Choeur des planètes, Editions Janus, Paris, 2007, p. 49)
bruno-gentil
Bruno (Alain Chabat) montre un peu les mêmes dispositions : c’est un caractère paisible mais il est trop gentil, trop souple. Lui aussi est un artiste, tout du moins en a-t-il la sensibilité. On le voit apprendre à jouer de la flûte avec beaucoup de patience, de persévérance, sans pour autant devenir pédant ou prétentieux. Tout comme Mani donc, les relations personnelles sont au cœur de son existence et tout comme elle, il doit apprendre à développer Saturne dans ses relations amoureuses, car il est trop naïf, un peu faible de caractère et cède facilement. Ces deux personnages représentent donc la facette sentimentale de la Balance, une facette en quête de partage, et non pas de fusion sentimentale. C’est un peu le secret des couples qui marchent : affection certes (Vénus), mais surtout connaissance et respect des limites de chacun (Saturne). Si vous ne voyez pas de quoi je parle, vous allez mieux comprendre avec la chanson qui suit, une chanson clairement en accord avec l’idéal d’harmonie relationnelle de la Balance : Let’s call the whole thing off (les paroles)

 

P

our moi, cette chanson représente bien l’archétype Balance, tant sur la forme que sur le fond.
Sur la forme : une jolie mélodie sur laquelle deux personnes, intelligentes et pondérées, font le point sur leur relation. Le jeu sur les accents fait référence à la fois aux milieux sociaux très différents auxquels ils appartiennent, mais aussi à l’incapacité de se comprendre.
Sur le fond : après avoir fait le point sur les différences qui les opposent, ils en arrivent à la conclusion qu’ils devraient se séparer, mais que s’ils le font ils seront très malheureux. Ils décident donc de trouver des arrangements. Hé oui, c’est ça la Balance : concilier romantisme et pragmatisme ! ( et vous qui êtes ou avez déjà été en couple, vous savez comme c’est difficile !)
Shall we dance, le film pour lequel cette musique à été écrite

Shall we dance, le film pour lequel cette musique a été écrite

Vous remarquerez également que personne ne coupe la parole, que personne n’impose son point de vue et que tout le monde s’écoute : l’individu Balance s’efforce d’être bien élevé et il tient à ce que le dialogue se fasse dans un climat serein et respectueux de l’avis de chacun. (C’est un vrai pro de la communication non-violente, ou au moins, un adepte !) Et même s’il lui arrive de perdre son sang froid, de céder à la colère ou de s’emporter, sachez que cette perte de contrôle représente surtout pour lui un échec cuisant et douloureux. En somme, l’individu Balance « équilibré » est un individu rationnel et raisonnable, qui recherche la coopération et fait des compromis. De plus, il est sensible « au Beau, au Vrai, au Bon », tant d’un point de vue esthétique que moral. Et comme le signe de la Balance est aussi hautement idéaliste et épris de justice sociale, nous nous pencherons dans un prochain article sur un personnage très emblématique du signe dans le film Le pont des espions, de S. Spielberg. Affaire à suivre !

 

 

Enregistrer

2 Commentaires
  • Diane
    novembre 2, 2016

    Superbe chanson, merci pour cette découverte.
    Concernant « l’Autre », est-ce que cela fait également référence à « l’Autre » utilisé en psychanalyse ?
    Je ne maîtrise pas bien le concept, mais cela appelle à quelques recherches !

  • Géraldine Wolf
    juin 29, 2017

    …Après quelques recherches, je suis tombée sur ça :


    A méditer (et à psychanalyser, le Lucchini !)…

Laissez votre avis

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *